Par Fanny Cheung

Art et argent

Publié le 8 Fév. 2024

Des mini-illustrations à l'encre étalée sur un bureau. Les illustrations
représentent des motifs végétaux un peu abtraits à l'encre noire et
à l'encre verte.

Il y a longtemps, j’ai eu le rêve de travailler dans les arts graphiques. Puis, j’ai laissé tomber.

C’était  juste après avoir raté l’examen pour entrer en MANAA (Mise à Niveau et  Arts Appliqués) à l’école Olivier de  Serres. J’aurais peut-être pu persévérer dans ce milieu. Je pense que j’aurais été une bonne conceptrice d’objet et d’espace. Et une bonne illustratrice également. J’aurais pu faire de tout ça mon métier. Mais ça, c’est moi dans une autre timeline.

Aujourd’hui, je dessine et je peins régulièrement. Mais ce n’est pas mon métier. Ce que je cherche dans ma pratique du dessin et de la peinture, c’est l’exploration continue. Et parce que c’est la raison-même de ma pratique, je ne pourrais jamais en faire mon métier et de ce fait, ma source de revenu principale.

Ça parait bête mais je pensais que mon frein à vouloir gagner de l’argent avec mes productions, c’était le stress des commandes - je vous rassure, c’est toujours bien là. En réalité, je crois qu’il y a autre chose également qui touche à mon sentiment de liberté.

La contrainte perpétuelle de gagner de l’argent avec ce que je produis me semble être une impasse dans l’exploration. Outre le fait de devoir répondre à des attentes, que ce soit de clientèle ou de commande, il y a dans la vente quelque chose de gratifiant qui m’empêcherait de prendre des risques. Un peu comme le compteur de likes qu’on a sur les réseaux sociaux. Ça nous a demandé un effort mais quelqu’un a reconnu notre travail. Ça stimule l’ego, on en redemande. Et en plus, dans le cas de la vente, j’aurais gagné de l’argent et je serais contente puisque ça subviendrait à mes besoins. La boucle est bouclée.

Je tomberais assurément dans un cycle de réflexion et production pour garder un seuil minimum de revenu. Je prendrai du temps pour polir ma marque, créer de contenus dont je suis certaine de leur valeur marchande ou encore trouver des moyens de me faire connaître. Des échéances à court et moyen terme qui prennent beaucoup de temps. Je finirais captive de ces attentes.

Je ne sais pas concilier la liberté d’explorer avec la contrainte de gagner de l’argent. Ce qui fait que je suis persuadée que pour créer, il me faut un système bien ficelé pour mes finances. Aujourd’hui, c’est mon métier de développeuse et vos dons. J’imagine que si j’arrive à trouver un compromis sur la Boutique Éphémère, je pourrai également générer des revenus avec ce que je produis. Pas en faire la source de revenu principale, mais équilibrer un peu les comptes.

Ça fait longtemps que j’avais envie de poser ce sujet. C’est un peu brouillon mais si ça vous parle, je serais très contente d’en papoter avec vous 🍂

🍂 Cette publication est parrainée par mes camarades de la communauté Patreon et Liberapay
🌻 Date de publication anticipée sur ma page Patreon : 9 Nov. 2023