Par Fanny Cheung

Café et cartes postales

Publié le 27 Sept. 2023

Une table sur laquelle sont posées plusieurs illustrations en cours à
l'aquarelle. Les illustrations représentent des tasses de café et des plantes.
On peut également voir un nuancier posé à côté.

Un jour, Moncef est arrivé avec son idée de cartes postales et on s’est lancé ! 

Brouillon, c’est le café où je m’installe régulièrement. Soit pour coder, soit pour dessiner, soit pour crocheter. Pour être honnête, j’y passe aussi beaucoup de temps à papoter avec Moncef, le maître des lieux, et les habitué·es. C’est l’endroit où j’ai repris goût à créer à un moment où mon moral était bas. C’est aussi le lieu pour lequel j’avais dessiné cette carte imaginaire.

Quand Moncef m’a proposé d’illustrer des cartes postales pour Brouillon, je n’ai pas hésité. J’ai accepté. Après-coup, je réalise que c’est plutôt surprenant comme réaction, vu que j’ai dit depuis longtemps que je ne voulais pas faire de commande. Je crois que mon attachement au lieu a pesé sur ma décision si spontanée.

Le brief était simple et il me laissait une marge incroyable de liberté. On a posé plusieurs choses au clair : le format, l’ambiance et les éléments que Moncef voulait retrouver. 

Pour le format, on a choisi la carte postale à l’italienne en 148x105mm sur un papier que j’utilise pour mes impressions d’aquarelle (le Mohawk extra blanc 324g). L’idée étant que Moncef puisse communiquer les informations du café (adresse et site internet) sur un support qui puisse servir à quelque chose. 

Pour l’ambiance, on avait envie de pouvoir retrouver la douceur de l’endroit. Le fait qu’on s’y arrête le temps d’un instant pour savourer une pause ou discuter avec ses ami·es. Moncef voulait qu’on puisse reconnaître le café sans pour autant représenter forcément de manière fidèle le lieu. Ce qui m’a amenée à demander quels éléments il avait envie de retrouver sur les illustrations. On a parlé des tasses en céramique, des théières, des shakers, des lampes. J’ai abordé également la question des couleurs pour rester dans l’identité que Moncef a insuflé entre ses murs.

Après ça, je me suis demandée comment j’allais dérouler cette commande. Je n’en avais jamais faite. J’ai senti que j’avais besoin d’être accompagnée par Moncef tout du long. Je ne voulais pas de tunnel de création où le brief amène directement à des illustrations finales. J’ai donc proposé plusieurs étapes :

J’ai l’impression que ces étapes nous ont permis de bien collaborer ensemble. Je sais pas ce que vous en pensez. Auriez-vous ajouté d’autres étapes à ma place ? Ou auriez-vous fait complètement différemment ?

Je vous pose ici quelques photos des différentes phases de la création (héhé j’ai pensé à faire des photos pour vous !).

Au final, je suis très satisfaite du résultat, même si ça manque un chouia de spontanéité. Je manque de pratique avec la perspective et la représentation de lieux habités. D’ailleurs, mon sondage au doigt mouillé me dit que la carte postale que les gens préfèrent est celle qui m’a prise le moins de temps et qui était la plus naturelle à peindre pour moi. Et vous, comment vous les trouvez ces cartes ? 

Pour celleux que ça intéresse, j’ai rédigé, pour cette commande, des conditions générales de vente, ainsi qu’un contrat de cession de droits. Je ne les ai pas encore fait relire par une personne juriste mais ça me donnait déjà un premier jet. 

Je dois être honnête, je ne suis pas certaine que les cartes postales se vendront bien. Les client·es apprécient les illustrations, mais n’ont pas forcément envie d’en acheter alors qu’iels viennent juste pour boire leur expresso. On verra bien, ça m’a fait plaisir de travailler sur ce projet, ça compte déjà pas mal pour moi. Peut-être que je serais plus disposée à en faire d’autres à l’avenir ?

🍂 Cette publication est parrainée par mes camarades de la communauté Patreon et Liberapay
🌻 Date de publication anticipée sur ma page Patreon : 28 Juin 2023