Introspection
Publié le 19 Sept. 2024
Plusieurs nuits d’insomnies et une petite grippe m’ont laissé le temps de cogiter. À force de creuser en moi, j’ai finalement trouvé la véritable raison de mon passage à vide créatif. J’avoue, ça me ronge.
J’ai beaucoup dessiné lorsque j’étais enfant. Des copies de personnages de dessins animés, des dessins d’autres artistes que j’aimais, des motifs de la nature. Ma mère me soutenait dans cet élan artistique. C’était simple. Au début de mon adolescence, j’ai quasiment arrêté. Puis, lorsqu’au lycée, d’autres camarades m’ont montré leurs œuvres, je m’y suis remise. Une année d’étude en fac d’arts plastiques et après, plus rien.
Beaucoup de temps a passé avant que le dessin ne redevienne un acte quotidien. Toutes les fois où j’ai repris un quelconque acte de création, j’étais amoureuse d’une personne.
J’ai toujours créé pour moi, pour m’apaiser et ensuite pour partager cette douceur. Mais ce que je n’avais pas réalisé jusqu’alors, c’est que je ne peux créer que lorsque je me sens aimée. Il y a des artistes qui écrivent lors qu’iels se noient dans la mélancolie. D’autres qui peignent des tableaux poignants lors que la colère face à l’injustice du monde les submerge. Moi, je crée parce que je me sens aimée.
Il y a une croyance que j’essaie de démolir depuis plusieurs années : « être aimée, c’est me sentir le droit d’exister et de créer ». J’ai du mal à écrire ces mots tant ils me font de la peine. J’ai l’impression de participer au jeu de l’hétéro-patriarcat dans lequel être ou non dans une relation décide des fondements de notre existence. Je ressens de la honte à trahir mes valeurs féministes. Pourtant, je ne peux pas me cacher cette réalité.
Ces derniers mois, parmi les évènements qui ont chamboulé ma vie, il y a cette peine de cœur. Et aujourd’hui, je me sens prête à vous le partager, c’est ce vide délaissé d’amour et la honte qui y est liée qui m’empêchent de créer.
Trouver les racines de ce mal me soulage. Si me sentir aimée est si important, c’est parce que moi-même, je ne m’aime pas beaucoup. Et l’amour, j’en ai dans ma vie, avec ma famille, avec mes ami⋅es et parfois avec moi-même. Simplement, celui de l’amour romantique s’est tari. À partir de là, je vais trouver la force de me relever.
J’ai tergiversé avant d’écrire ces mots et vous les partager. Je me sens vulnérable mais je crois que c’est nécessaire pour que j’avance et que je puisse reprendre mon pinceau. Merci à vous de me lire.
Un dernier mot sur les élections législatives en France. Ça me fait vraiment très peur. Je n’ai pas grand-chose à dire d’intéressant si ce n’est que je vais voter pour le Nouveau Front Populaire. Vous devez déjà être submergé⋅es d’informations. Alors, je vous envoie un peu de douceur pour avancer. C’est nécessaire de faire barrage au RN, mais on a aussi encore beaucoup de luttes anti-racistes, anti-validistes, féministes, écologistes à poursuivre. Ça sera toujours là après les élections. Donc, surtout, prenez soin de vous <3
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20
Juin
2024