Par Fanny Cheung

Les traits de Roskilde

Publié le 10 Avril 2023

Un carnet de dessin ouvert sur le rebord d'une fenêtre. Le carnet présente
deux dessins à l'encre. L'un représente une étendue d'eau avec un bateau
amarré. L'autre une fontaine dans un mur en pierre. À travers la fenêtre, on
peut une partie d'une façade de maison en briques rouges.

Mon séjour à Roskilde prend fin. J’ai profité de ces quelques jours au calme pour reprendre les croquis au stylo.

Je remarque que je maîtrise mieux le jeu des reliefs avec les traits noirs simples depuis que je peins à l’aquarelle. L’observation des couleurs et leur mélange a exercé mon œil sur la manière dont la lumière révèle les formes d’une surface ou d’un volume. Je vois mieux, plus vite et je la représente plus efficacement. Après le port de Roskilde à l’aquarelle, je vous partage la même scène au stylo technique tabulaire.

Mes essais ne sont pas forcément réussis. Sur mon croquis de la source naturelle de Maglekilde, à force de me perdre dans les détails des pierres, j’ai fini par surcharger le dessin. Le regard a du mal à se poser. Est-ce qu’on essaie de lire les lettres, interpréter le visage ou comprendre l’architecture de la scène ?

Comme à l’aquarelle, la tentation d’ajouter de la matière finit par ruiner le dessin. C’est un peu frustrant comme situation. Au moment où je m’en rends compte, je me souviens de l’instant précédent où mon croquis se présentait bien mieux. Ça vous arrive vous de ressentir ça ? Que faites-vous ensuite ? Vous balancez tout ou vous vous résignez ? Chez moi, ça se manifeste souvent en cuisine où j’ai la main trop lourde en ail ou en épices. Je ne peux pas tout jeter, ça n’aurait aucun sens.

Sur mon croquis de la cathédrale de Roskilde, je m’en sors mieux mais il reste encore trop de détails inutiles et de hachures indésirables. Je trouve que ça nuit à la lecture du dessin. Je me suis également bien ratée sur la perspective. La deuxième tour est trop basse par rapport à celle de devant. Il me semble également que les murs penchent tous un peu. Ce n’est pas un effet de la photo, je doute qu’une cathédrale ressemblant à mon croquis puisse abriter des fidèles sans en faire des martyrs. C’est difficile de se concentrer sur ce que mes yeux voient et faire fi de ce que mon cerveau interprète.

Les yeux : “La tour et le muret se croisent au niveau de la base sur un angle d’environ 70 degrés…”

Le cerveau : “Mais qu’est-ce que tu racontes ? C’est perpendiculaire ! Per-pen-di-cu-laire ! Alala, ces yeux wokes, encore leur histoire de déconstruction du regard. Quelle plaie !”

Les mains : “Sergent ! Capitaine ! 70 degrés au wok, c’était vraiment chaud. On a rien compris. Alors, dans le doute, on a tout cramé.”

Voilà, voilà, j’imagine que c’est probablement plus drôle à écrire qu’à lire. Je ris toute seule devant ces lignes :D Vous venez d’avoir un aperçu de ce qui se passe parfois dans ma tête. Je vous demande de me pardonner, j’écris beaucoup selon mon humeur et mes lectures. J’espère que ça vous fait un peu rire et que ça vous change les idées. Je vous envoie plein de douces ondes pour la fin de semaine ❄️🍄🌼

🍂 Cette publication est parrainée par mes camarades de la communauté Patreon et Liberapay
🌻 Date de publication anticipée sur ma page Patreon : 11 Jan. 2023