Par Fanny Cheung

Violet d'un soir

Publié le 9 Juin 2024

Table de travail vue du dessus sur laquelle on voit des aquarelles posées en
vrac qui représentent des fleurs dans une gamme de différents violets. On
aperçoit également des godets d'aquarelle, des pinceaux et
un pot avec des affaires de crochet dedans.

On mélange du rouge et du bleu, voilà qu’apparaît le joli violet. Pourpre, lilas, aubergine, améthyste, prune, la couleur se décline bien plus que tout ce que j’avais essayé jusque là.

Je suis au 22ème jour du #The100DayProject pendant lequel j’ai choisi de travailler sur la couleur violette. Après une dizaine de jours à avoir été bien assidue, j’ai marqué une pause d’une semaine sans raison. Enfin, si, une raison. Des grosses vagues de tristesse en ce moment dans ma vie. J’émerge régulièrement de ce tumulte et aujourd’hui, ça va bien. J’en profite pour vous partager ces douces ondes que je ressens.

Dans ce brouillard mental, j’observe ma table de travail. Les jours où je peine à peindre correspondent aux moments où ma palette contient un vieux mélange marron. Couleur sans âme qui apparaît quand j’ai épuisé toutes les possibilités des teintes d’origine. Je me demande si j’y vois inconsciemment une sorte d’impasse. Je nettoie ma palette, je rince mes pinceaux et je me lance.

J’ai commencé par travailler des mélanges avec un seul bleu et un seul rouge à la fois. Bleu pthalo et rose permanent qui donne un magnifique violet pêchu que je peux décliner en lilas et en fuchsia. C’est un violet éclatant et lumineux. Il me rappelle l’arrivée du printemps. À part pour des fleurs, je n’ai pas encore d’idée de comment le réutiliser. 

En arrivant sur le bleu ultramarine teinté de rouge foncé Winsor, j’ai pu expérimenter des lavandes plus froids. Le bleu ultramarine est un pigment qui se mélange mal. Je ne sais pas si c’est mon godet ou si c’est sa fabrication en général qui le rend ainsi. Toujours est-il qu’il laisse toujours des petits points bleus dans mes mélanges, ce qui refroidit instantanément n’importe quelle couleur. Même le rose permanent.

J’ai continué avec du bleu de Prusse, un bleu que je chéris beaucoup. J’ai fait un essai avec du rouge indien et un autre avec du rouge foncé Winsor. Les teintes se rapprochent du prune ou du mauve, elles sont légèrement sourdes. Je repense à cette fois-là sur le port de Roskilde où pour la première, j’observe avec un œil d’aquarelliste les couleurs du crépuscule. 

Et c’est là où ma pratique avec #The100DayProject va m’aider. Le violet, c’est la couleur du soir. La raison pour laquelle, je trouve l’obscurité difficile à poser en aquarelle, c’est que souvent j’y peins plusieurs couches. Cette addition de matière finit par créer des amas informes alors que je recherche une forme de légèreté avec l’aquarelle. La maîtrise des violets m’équipe davantage pour des scènes à la tombée du jour, voire nocturnes. J’ai fait quelques essais avec les Eskjas !

Ce défi me cadre dans une routine de création agréable à suivre. Dans les semaines qui viennent, j’imagine commencer à affiner les formes que je peins et également ajouter un peu de jaune dans mes mélanges pour jouer avec de nouvelles nuances.

Je suis actuellement en Corse pour reprendre mon souffle. La mer, le vent et la marche me ressourcent. J’espère que vous allez bien. Je vous envoie de belles ondes de là-bas 💜

🍂 Cette publication est parrainée par mes camarades de la communauté Patreon et Liberapay
🌻 Date de publication anticipée sur ma page Patreon : 10 Mars 2024